Gif performatif 2

Dans une pièce sans source lumineuse, dispositif avec écran (plusieurs ?) retranscrivant un gif animé exporté en noir et blanc sans tramage, tiré d’une séquence filmique avec présence de stroboscopes. En plus de la (les) projection(s) de GIFs, un ou plusieurs stroboscopes sont placés dans la pièce juste en-dessous des écrans, de manière à recevoir directement la lumière si l’on regarde les images de manière frontale. A priori, pas d’usage de son, même si celui-ci pourrait être présent.

Utiliser les possiblités de compression du GIF pour exemplifier une propriété particulière d’une séquence vidéo : ici l’usage de stroboscopes dans une scène des Amours imaginaires de Xavier Dolan. Je le souligne par l’usage épileptique du stroboscope placé juste en dessous de l’écran. Créer une situaation d’inconfort, éprouver la répétitivité du GIF, couplée à la répétitivité des signaux lumineux provoquent l’inconfort dans ce qui est une scène de fête, de détente, d’amusement, avec un fort potentiel esthétique à la base.

EDIT post-présentation

>> le stroboscope que j’ai utilisé est trop faible pour produire un quelconque effet en plus de la lumière diffusée par le vidéo-projecteur ; néanmoins, l’animation de mon corps par dessus la projection couplé à la lumière répétée du stroboscope peut constituer une piste intéressante liant gif et performativité.

Références

Bonjour, Ragnar Kjartansson, 2015

> répétitivité de l’acte, décorum particulier, ouvert comme un set de cinéma, présence à la fois d’artifices cinématographiques et en même temps pièce de théâtre

Installation de James Turrell au Guggenheim Museum of New York, 2012

> c’est un peu baroque mais l’usage qui en est fait ici rappelle les ambient lights des écrans plasmas qui changent de couleur selon la colorimétrie de l’écran. Ce type d’effets destinés à faire sortir l’action du support où elle a lieu, d’offrir un supplément d’action autre que l’image 2D au spectateur est une des caractéristiques que j’ai voulu exemplifier dans ce projet

> Rocky Horror Picture Show @ Studio Galande, Paris

> Interactivité entre les acteurs sur scène et le film en train de se dérouler, participation du public

> Bring Your Own Beamer, d’après une idée originale de Rafael Rozendaal

> superposition de différentes projections, collusions des images et des ambiances qu’elles produisent

Gif performatif 1

Copie du message que j’ai posté sur le groupe de l’option Dessin :

« Salut, dans le cadre de mon CASO Net Art, je cherche 4 personnes pour m’aider dans la réalisation d’une performance dessinée. Il s’agit en premier lieu d’un test.

Je travaille sur la notion de boucle et de répétition dans le dessin.

J’aimerais réaliser des dessins à plusieurs mains dans des laps de temps courts. Le principe est le suivant : les cinq personnes participant à la performance ont chacune un stylo bille comme outil de dessin et une feuille blanche A5 devant elles.

Chaque intervention sur la feuille dure 15 secondes. Tous les participants commencent par dessiner un rond ou une forme ovoïdale, ensuite, libre cours à chacun de dessiner ce qu’il veut dans le temps imparti.

Les 15 secondes étant écoulées, chacun passe sa feuille à son voisin de gauche. Je n’ai pas encore défini le nombre de “boucles” que devait faire chaque dessin. Probablement entre 2 et 5 j’imagine (ce qui étire le temps du dessin de 2 min 30 sec à 6 min 15 sec).

C’est une sort de cadavre exquis mais avec une contrainte temporelle. Je n’ai pas de références particulières, j’aimerais d’abord mener cette expérience, voir ce qui en découle et ensuite y réfléchir, mais si ça vous inspire quelque chose ou que vous avez des questions n’hésitez pas à m’en parler ! »

 

L’idée est de mettre en place une performance où les gens qui viennent visiter la Cambre aux portes ouvertes sont invités à intervenir. Ca a l’air d’un atelier créatif vu de loin, mais les principes mêlent à la fois la performativité liée au fonctionnement du GIF et à l’acte du dessin. Un GIF, tel qu’il se présente la plupart du temps sur le net, consiste souvent en une action avec un incipit et une chute : art de mettre une canette de Coca vide dans une corbeille, faceplant, chorégraphie. Le nœud est relativement absent. Il est aussi bien souvent la mise en scène de plusieurs intervenants dont les différentes actions vont contribuer à la popularité du GIF.

 

Ici, on reprend les ingédients à travers la performance expliquée plus haut.

 

Trois modes d’existence. La performance, le résultat dessiné, les vidéos personnelles (type GoPro) qui mettent en lien la performance et le résultat seul. Si le regardeur n’a pas assisté à la performance, les dessins ne l’aideront pas à retracer le chemin parcouru, vu que les outils et le support sont similaires d’une personne à l’autre, on ne peut pas retracer les intentions de chacun sur le dessin. La vidéo est là pour pallier à ce type d’écueil à la compréhension du travail, pour archiver la performance et pour donner lieu à un véritable Gif qui se bouclerait en cycle infini.

EDIT post-présentation

>> Pas besoin de dessiner une forme ovoïdale au début de la performance, en revanche, intérêt de pouvoir lier les dessins entre eux. Nécessité dès lors de commencer par un des bords de la feuille pour chaque participant. A chaque fois que les feuilles changent de main, dans le sens des aiguilles d’une montre, nécessité de replacer les feuilles de manière à ce que les dessins des différentes feuilles se touchent. Ainsi chacun voit l’avancement de ce qui est fait. Contrainte temporelle à modifier (peut-être), besoin d’un temps plus long pour aboutir à des dessins plus fouillés.A l’issue de chaque performance, montage en gif pour animer l’acte dessiné de plusieurs manières.

Je poste le vidéo performative ce soir.

EDIT post-test

La contrainte de temps est inutile. C’est moi qui dicte quand on change de dessin, autrement, le temps imparti est trop court, et le temps du dessin ne peut tout simplement pas se réduire, il y a des moments où le dessin ne peut pas s’arrêter, d’autres où il est inutile de le continuer plus loin.

Le principe du taquin est amusant a posteriori pour reconstituer tel ou tel assemblage de dessins, mais je pense qu’il serait intéressant d’être un nombre pair afin de ne pas laisser de “trou” lorsqu’il s’agit de poursuivre un dessin avec les feuilles mitoyennes. Il serait aussi amusant de tourner les feuilles de 90° à chaque changement, de manière à pimenter un peu les choses. Je refais un test mardi avec mes voisins, et un autre jeudi avec des étudiants de dessin.

 

Références

 

> Mysterious Object at Noon, Apichatpong Weerasethakul

> https://vimeo.com/22927897

> l’équipe d’un film voyage en Thaïlande et demande aux gens qu’elle rencontre de poursuivre l’histoire entamée par les précédents narrateurs, rencontrés plus tôt

> voyage poétique en Thaïlande : en demandant aux personnes qui croisent sa route de raconter une histoire d’après des éléments pré-existants, le réalisateur interroge la culture et l’imaginaire d’un pays

 

 

Les Autres gens, Thomas Cadène

> https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Autres_Gens

> feuilleton en bande dessinée qui part sur un pitch simple : une étudiante gagne 30 millions d’euros en donnant trois bons numéros à un inconnu qui le lui rend bien

> histoire premièrement parue uniquement sur le net

> chaque chapitre est traité par un dessinateur différent

> pluralité des approches dessinées, de la pyschologie des personnages

> il fallait s’abonner par découvrir la suite du feuilleton chaque semaine, les auteurs étaient rémunérés au prorata de lecteurs

The Floating Admiral, Detection Club, 1931

> douze auteurs différents (dont Agatha Christie) pour écrire un roman policier, divisé en douze chapitres

> il est permis de connaître les chapitres précédents

toute la difficulté et le sel de l’expérience réside dans le fait de devoir composer avec une foule d’éléments antérieurs qui ont chacun leur importance pour l’enquête, dont on va progressivement complexifier les arcs afin de poser plus de problème à l’écrivain suivant que n’en a posé le précédent

 

 

Gif précinématographique

« [Le flip book] est en définitive le seul medium pour lequel le consultant peut maîtriser la façon dont il le reçoit : lentement, rapidement, en revenant en arrière, en recommençant autant de fois qu’il le souhaite alors que les autres techniques de cinéma ou d’animation en font un récepteur passif. »

via http://www.flipbook.info/

J’ai voulu tester l’effet de transparence pour voir s’il avait un effet sur le principe de persistance rétinienne. On a l’habitude de voir des flip-books s’utilser dans le sens recto, puis dans le sens verso. Le principe même du folioscope est d’ailleurs qu’une image laisse la place à la suivante pour que la persistance rétinienne fonctionne. Le choix de formes colorées simples provient du fait que tous les flip books que j’ai pu consulter fonctionnent sur le modèle de la représentation figurative. Idée d’introduire un vocabulaire abstrait dans un univers graphique encore formaté par son utilisation didactique.

Je dois mener d’autres tests avec d’autres matériaux, peut-être jouer sur ce principe de quadruple-faces (étant donné que certains foliosocopes fonctionnent déjà avec des interactions du recto vers le verso), en développer plusieurs, minimum trois qui se répondent ou vont dans des directions différentes mais complémentaires.

Présentation de préférence dans le noir, avec une source lumineuse unique, type lampe de bureau.

EDIT post-présentation

>> Utiliser à la fois l’objet physiqe et ses représentations Gifs : gif dans le gif

Références

https://www.youtube.com/user/scottblake

> le portfolio 2015 d’un artiste américain qui travaille en partie sur l’usage du flip book. Il utilise des code-barres afin de recréer des portraits de célébrités. En scannant le code-barre via une application smartphone, l’utilisateur est redirigé vers un site vendant tel ou tel produit emblématique de la personne représentée. (boîtes de Campbell Soup pour Andy Warhol, albums d’Elvis Presley, etc)

Il expérimente également avec la reproduction d’un zoom Google Earth, ou en suivant le parcours d’une voiture filmée par CNN. Un autre de ses projets représente une boîte d’allumettes qui s’enflamme. Peut-être possibilité d’entamer une performance interactive où brûler le flip book revient à lui donner plus de sens (anaologie avec mon projet de Gif stroboscopé?)

https://www.youtube.com/watch?v=tBLS9z1JoJo

> flip book de Marie Bocquet : un stylo trace un trait au dessus d’une règle, la dernère page avant la couverture étant barrée d’un « CUT » et fendue en deux moitiés égales

http://www.flipbook.info/videos/raisingfamily.htm

> Raising a family, Conrad Gleber, 1976

> Littéralement, élever l’image d’une famille dans la feuille au fil des pages

> intérêt poétique par rapport aux moyens de mises en œuvres et au sujet

https://vimeo.com/43765378

> Daumenkinograph, Volker Gerling

> le flip book permet ici de voir les personnes que l’artiste photographie comme si nous assistions au temps de la pose, plutôt qu’à l’instant figé que celui-ci aura choisi

http://www.flipbook.info/videos/evola.htm

> Evola, Judith P. Fischer

> transformation d’un nu féminin en une pierre lisse et ronde

https://www.youtube.com/watch?v=nxGrazdl9WY

> Como nao fui ministro de estado, William Kentridge

> animation dessinée dans un roman, répétition du mouvement du personnage qui fait les cent pas ; présence d’une typographie qui recouvre les lignes du texte original ; stop-motion plutôt que flip book

http://www.flipbook.info/videos/712.htm

> Julia Featheringill

> mètre-ruban qui se déroule d’une page à l’autre en utilisant le recto et le verso du flip book dans une même action

http://www.bigempire.com/postittheater/

> The Post-it Theater, Mark Sinclair

> site internet où il anime ses flip-books réalisés sur des post-it par stop motion